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Agriculture de conservation (III)

Suite et fin de notre série spéciale dédiée aux enjeux de de l’agriculture de conservation.  
Après les défis spécifiques liés aux ravageurs, intéressons-nous aux apports et spécificités de l’implantation de couverts végétaux et de plantes compagnes. Comment réussir l’implantation de ses couverts ? Quels points doit-on prendre en compte dans le choix de la technique de semis ? Quand faut-il privilégier le semoir à disques par rapport au semoir à dents, et vice versa ?  

Facteurs clés de réussite pour l’implantation de couverts en ACS  

Les apports des couverts végétaux et des plantes compagnes sont multiples : conservation de la structure du sol présente lors du semis, stockage du carbone en surface, augmentation de la matière organique vivante pour nourrir la biomasse microbienne (champignons, bactéries, prothozoaires), piègeage et restitution des éléments minéraux présents dans le sol, concurrence des adventices...  A noter que les plantes compagnes ont également un impact favorable sur les colzas notamment, que l’on soit en TCS ou en SD. 

Mais quels sont les facteurs de réussite pour implanter ses couverts ?  

  • Veiller à la qualité de la répartition de la paille lors la récolte : le recours à la herse à pailles peut permettre d’améliorer le travail réalisé par la moissonneuse-batteuse.

  • Garantir une quantité suffisante d’azote disponible en reliquat post récolte avant l’implantation des couverts (60 unités d’azote mini.)  

  • Gérer la profondeur de semis en fonction de l’espèce et des conditions météo 
    Dans le cas d’un couvert multi-espèces, la profondeur de semis influe sur la qualité de la levée. Des tests menés par la Chambre d’Agriculture Aube-Haute Marne ont porté sur l’impact d’un semis trop superficiel sur la germination d’un mélange de graines, en comparant deux semis réalisés à 2 profondeurs différentes et à 2 jours d’intervalle, 24h après la moisson et après répartition des pailles avec la herse à paille. 
    Dans le cas du semis à 1 cm plus profond, les petites graines ont germé, là où elles avaient toutes été perdues au semis plus superficiel. 
    Semer plus creux dans les pailles l’été peut avoir un impact important sur la qualité de la levée d’un couvert. Une bonne pluviométrie sera également nécessaire pour favoriser la germination des graines qui seront ensuite plus résistantes aux fortes chaleurs. 

  • Apport d’engrais minéral dans la ligne de semis (pour les CIVE et cultures dérobées) en privilégiant l’azote et le phosphore et permettre un relargage des éléments minéraux mobilisés par les couverts aux cultures suivantes. 

  • Réfléchir la destruction du couvert selon les conditions :  
    Il n’y a pas de règle universelle pour la destruction du couvert et il s’agit toujours de faire des compromis et de s’adapter en permanence aux conditions. Le test bêche est un moyen important afin de vérifier le sens de fissuration du sol car les fissurations horizontales sont plutôt défavorables à l’implantation des cultures. Un retour au travail du sol sera alors nécessaire.  
    La destruction dépend également de la valeur de l’azote que représente le couvert. Pour calculer cette valeur, il suffit de se baser sur la formule suivante : 
    (Poids du couvert en kg/m2 x 10000) /5 = poids du couvert sec 
    Un couvert réussi atteint au minimum 3 tonnes de matière sèche.  
    Il est recommandé de détruire le couvert au moment de la floraison, avant la lignification car celle-ci consomme beaucoup d’azote.  
    La restitution du couvert mobilise par ailleurs de l’azote pour sa décomposition.  
    L’incorporation du couvert au sol facilitera sa décomposition et le relargage des éléments minéraux.  

Choix de la technique de semis : semoir à disques ou semoir à dents ?  

Même si le meilleur semoir est certainement celui que vous avez, quelques principes de base sont à connaitre pour tirer profit de ses atouts tout en appréhendant ses limites. 
Cela est vrai pour le semis de couverts végétaux comme pour le semis des cultures principales.  

Semoir à disques 

  • Idéal pour le semis lorsqu’on veut limiter la mise en germination des adventices ou des repousses
  • Très pertinent pour l’implantation des cultures d’automne, moins efficace pour les semis d’intercultures en été
  • Limites: En présence d’une quantité importante de pailles, comme cet été, le disque peut être à l’origine d’une problématique de paille pliées dans le fond du sillon

Semoir à dents

  • Parfait pour l’implantation de cultures de printemps, d’été et de couverts végétaux.
  • Moins sujet au problème de paille dans la ligne de semis (car la dent permet le dégagement du sillon)
  • Lors du semis de printemps il offre un meilleur réchauffement de la ligne de semis.
  • Equipé de dents très étroites, il permet de limiter encore davantage la perturbation du sol
  • Limites du semoir à dents: en présence d’une quantité très élevée de biomasse, le semis dans un couvert vivant pourra s’avérer plus délicat. Attention à la mise en germination d’adventices plus fréquente qu’avec un semoir à disques.

L’ensemble des contenus de cette série d’articles dédiés à l’ACS sont issus des journées de formation HORSCH Academy, réalisées au printemps 2023 en partenariat avec la Chambre d’Agriculture de Haute-Marne et Alliance BFC.