Article

HORSCH Maschinen GmbH Home | Article

Agriculture de conservation (II)

Ravageurs en ACS: des défis & des solutions spécifiques  

Suite de notre série d’articles sur l’ACS !  
Nous vous avons parlé dans notre précédent article des points de vigilance à connaître lors de la période de conversion en agriculture de conservation.  
Nous vous parlons dans ce deuxième article des enjeux spécifiques liés à cette pratique et tout particulièrement la présence de nouveaux ravageurs : 
- les limaces, qui nous occasionnent bien des déboires et va rendre l’implantation des cultures difficile cet été  
- les campagnols et leur impact sur les rendements en colza  
  
Les limaces : Quelles solutions peut-on envisager ? 
Lors de la conversion en agriculture de conservation, il faut être particulièrement vigilant aux changements dans les parcelles, et notamment à l’apparition de nouveaux ravageurs à l’image de la limace.  

On distingue deux espèces de limaces (source Arvalis): 

  • La limace grise (Deroceras reticulatum), se déplace à la surface du sol. Couleur grisâtre à brun jaunâtre, avec des tâches allongées. Mucus blanc, orifice respiratoire à l'arrière du bouclier. Taille : jusqu'à 70 mm en extension. 

  • La limace noire (Arion hortensis), moins mobile, se trouve le plus souvent dans le sol (lucifuge) et apparaît plus rarement en surface. La limace noire représente en réalité un complexe de 2 espèces (A. hortensis, distinctus) dont la distinction à l'oeil nu est impossible. Ces limaces sont assez difficiles à détruire. Couleur noire ardoisée, pied (face inférieure) jaune, mucus jaune, 40 mm en extension. 

Ces deux espèces ont une activité essentiellement nocturne. Par temps couvert et humide le jour, elles sont également actives. En France, 80% des parcelles attaquées le sont par des limaces grises. 
De fortes attaques au semis et à la levée (grains ou plantules totalement dévorés) peuvent conduire à la destruction d'une partie de la parcelle.  

Courant tallage et montaison, les attaques (feuilles lacérées) seront sans conséquence majeure sur le rendement. 

Si les carabes participent à la régulation naturelle des limaces, leur présence n'est parfois pas suffisante pour limiter le fléau des attaques de limaces.   
Les insecticides utilisés ne sont aucunement sélectifs vis-à-vis de la faune auxiliaire, notamment les carabes... 

Sur un sol recouvert par plusieurs tonnes de paille, comme cela est le cas cet été, la surface du sol est plus froide et plus humide et est donc propice au développement des populations de limaces. Il faut donc essayer d’assécher le sol grâce aux herses à paille.  

Dans ce cas, le Cultro TC en montage arrière équipé d’une triple herse est l’outil idéal pour réduire les populations de limace en contribuant à l’asséchement du sol grâce à une bonne répartition des pailles sur la parcelle.  

L’incorporation d’anti-limace dans la ligne de semis pourra également protéger les plantules émergeantes. 
En traitement préventif, le phosphate ferrique permet de préserver la faune auxiliaire. 
En cas de grosse pression comme cela a été le cas aux semis de tournesol au printemps, l’utilisation du méthaldehyde est nécessaire. 

Risque campagnols & impact sur le rendement en colza 

Qui a dit que le changement de pratique culturale engendrait des différences de rendement ? 
Sur la base des observations comparatives menées par l’Alliance Bourgogne Franche-Comté dans le cadre de la Ferme ARTEMIS entre 2012 et 2022 sur 7 sites, les rendements moyens du colza conduit en ACS sont au moins aussi bons que ceux des colzas implantés après travail du sol. 
Le colza associé se traduit très souvent par des rendements au moins identiques à ceux d’un colza solo, excepté dans quelques cas, comme par exemple les années sujettes aux invasions de campagnols. 
 

Dans ce cas précis, il ne faut pas hésiter à recourir de nouveau à un travail du sol à une profondeur de 5 à 10 cm afin de supprimer la majorité des galeries de campagnols (galeries qui peuvent descendre jusqu’à 80 cm les années de canicules…). 

Le Terrano FX équipé de pointes ULD permet dans ce cas de réaliser un travail du sol profond (jusqu’à 25-30 cm de profondeur), moins tirant qu’avec les ailettes et sans remonter d’agrégats grossiers en surface.  

L’ensemble des contenus de cette série d’articles dédiés à l’ACS sont issus des journées de formation HORSCH Academy, réalisées au printemps 2023 en partenariat avec la Chambre d’Agriculture de Haute-Marne et Alliance BFC.   

Dans notre prochain article, nous nous intéresserons à l’intérêt des couverts végétaux et des plantes compagnes. Nous détaillerons les facteurs à prendre en compte pour choisir ses variétés et réussir leur implantation, notamment à travers l’utilisation d’un semoir adapté au mieux aux conditions en place.