Suite et fin de notre série spéciale dédiée aux enjeux de de l’agriculture de conservation.
Après les défis spécifiques liés aux ravageurs, intéressons-nous aux apports et spécificités de l’implantation de couverts végétaux et de plantes compagnes. Comment réussir l’implantation de ses couverts ? Quels points doit-on prendre en compte dans le choix de la technique de semis ? Quand faut-il privilégier le semoir à disques par rapport au semoir à dents, et vice versa ?
Les apports des couverts végétaux et des plantes compagnes sont multiples : conservation de la structure du sol présente lors du semis, stockage du carbone en surface, augmentation de la matière organique vivante pour nourrir la biomasse microbienne (champignons, bactéries, prothozoaires), piègeage et restitution des éléments minéraux présents dans le sol, concurrence des adventices... A noter que les plantes compagnes ont également un impact favorable sur les colzas notamment, que l’on soit en TCS ou en SD.
Mais quels sont les facteurs de réussite pour implanter ses couverts ?
Veiller à la qualité de la répartition de la paille lors la récolte : le recours à la herse à pailles peut permettre d’améliorer le travail réalisé par la moissonneuse-batteuse.
Garantir une quantité suffisante d’azote disponible en reliquat post récolte avant l’implantation des couverts (60 unités d’azote mini.)
Gérer la profondeur de semis en fonction de l’espèce et des conditions météo
Dans le cas d’un couvert multi-espèces, la profondeur de semis influe sur la qualité de la levée. Des tests menés par la Chambre d’Agriculture Aube-Haute Marne ont porté sur l’impact d’un semis trop superficiel sur la germination d’un mélange de graines, en comparant deux semis réalisés à 2 profondeurs différentes et à 2 jours d’intervalle, 24h après la moisson et après répartition des pailles avec la herse à paille.
Dans le cas du semis à 1 cm plus profond, les petites graines ont germé, là où elles avaient toutes été perdues au semis plus superficiel.
Semer plus creux dans les pailles l’été peut avoir un impact important sur la qualité de la levée d’un couvert. Une bonne pluviométrie sera également nécessaire pour favoriser la germination des graines qui seront ensuite plus résistantes aux fortes chaleurs.
Apport d’engrais minéral dans la ligne de semis (pour les CIVE et cultures dérobées) en privilégiant l’azote et le phosphore et permettre un relargage des éléments minéraux mobilisés par les couverts aux cultures suivantes.
Même si le meilleur semoir est certainement celui que vous avez, quelques principes de base sont à connaitre pour tirer profit de ses atouts tout en appréhendant ses limites.
Cela est vrai pour le semis de couverts végétaux comme pour le semis des cultures principales.
L’ensemble des contenus de cette série d’articles dédiés à l’ACS sont issus des journées de formation HORSCH Academy, réalisées au printemps 2023 en partenariat avec la Chambre d’Agriculture de Haute-Marne et Alliance BFC.