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Quelles précautions prendre pour la préparation du lit de semence pour ce printemps 2023 ?

„En mars, le paysan attellera ses petits chevaux“ : Ces vers repris d’une célèbre comptine allemande ne nous parlent pas vraiment cette année en raison des conditions météorologiques particulièrement difficiles.

En effet, les agriculteurs européens doivent faire face à deux problématiques :

  1.  Des températures relativement basses pour la saison
  2.  Des précipitations très importantes et des champs détrempés.

 

Alors que la situation empire de semaine en semaine, les agriculteurs repoussent encore davantage les travaux dans les champs. Pour certaines cultures, les semis ne sont toujours pas réalisés. Il est donc nécessaire de s’interroger sur les précautions à prendre pour préparer le lit de semence dans les circonstances actuelles.

Tout d’abord, passons en revue les principaux défis auxquels nous devons faire face.

Pourquoi ce printemps 2023 génère-t-il des difficultés supplémentaires en matière de préparation ?
 

1. Des températures basses

Si la qualité de la mise en terre en lien avec le développement racinaire ainsi que la profondeur de semis sont des facteurs déterminants, chaque type de semence détient d’autres exigences spécifiques. La température du sol constitue à ce titre un critère important.

Plus le semis est précoce, plus la période de croissance végétative est longue. Toutefois, si le sol est trop froid et l’ensoleillement trop faible, le semis précoce ne présente aucun avantage, car la plante ne peut tout simplement pas initier sa croissance. Le démarrage du processus de germination nécessite une température minimale précise du sol, comme le montre le tableau suivant :

Culture Température de germination en ° C
Mais8-10
Avoine3-5
Orge2-4
Blé2-4
Tournesol noir7 – 8
Soja10
Betterave sucrière5

Toutefois, la préparation du lit de semence permet d‘influencer dans une certaine mesure la température des couches superficielles du sol. La constitution d‘un lit de semence avec une structure meuble et finement émiettée permet d’accélérer l’aération et le réchauffement de la couche supérieure.

2. Des sols fortement détrempés

Le phénomène de fortes précipitations connu cette année au printemps n’est pas nouveau.. Si nous comparons la quantité de précipitations en mars avec la moyenne pluriannuelle, il est tombé près de 45 % de pluie en plus en France. La présence de sols humides ajoute par ailleurs des difficultés supplémentaires pour les semis de printemps :

Praticabilité des parcelles et compaction des couches inférieures

Si la qualité du lit de semence est primordiale, les années humides impliquent également une vigilance toute particulière en matière de sous-sol. Le mot d’ordre ici : éviter la compaction afin de ne pas entraver les échanges gazeux, le développement racinaire et la remontée d’eau par capillarité. Plus facile à dire qu’à faire. Et dans ce cas, la solution est encore d‘attendre plutôt que de créer des dommages à la structure du sol.

Prenons l’exemple du maïs, qui représente la culture d’été la plus importante en termes de surface en France, et considérons dans ce contexte l’apport d’engrais réalisé avant le semis sur de nombreuses exploitations. Dans ce cas, le poids des épandeurs d’engrais dépasse largement celui des semoirs et impacte de manière importante la structure du sol.

Présence de cultures intermédiaires abondantes

Après les nombreuses précipitations, le sol doit ressuyer le plus rapidement possible. Cependant, la présence d’une grande quantité de matière organique sur les surfaces représente une difficulté supplémentaire :

  • Les cultures intermédiaires gelées sont en partie couchées au sol, mais cette couverture ombrage encore davantage le sol pendant les quelques journées ensoleillées prévues.
  • Les cultures intermédiaires n’ayant pas subi le gel et les repousses de l’été dernier se sont à nouveau bien développées entre-temps, comme le montrent les deux photos comparatives d’une parcelle prises au 15 mars 2023 et au 16 avril 2023. A cette date, il n’était toujours pas possible d'entrer dans les parcelles afin de détruire ces plantes.

Après cette longue période de précipitations, il devient urgent d’exploiter le potentiel de croissance végétative à son maximum. De nombreux agriculteurs prévoient donc de recourir aux herbicides afin de venir rapidement à bout des cultures intermédiaires et des adventices ayant investi les parcelles depuis un certain temps.

Adapter le travail de préparation du lit de semence en conséquence

Dans un premier temps, il s’agit d‘aérer les couches supérieures et de détruire les cultures intermédiaires. Une fois les couches supérieures ressuyées, on pourra envisager de rentrer dans les parcelles avec des machines plus lourdes sans prendre le risque de compacter le sous-sol. Lors du premier passage, il est préférable de ne pas travailler les horizons humides sur toute la surface (avec des pattes d’oie par exemple) afin d’éviter la formation de semelles. Celles-ci provoquent en effet une rupture de capillarité du sol et une perte de porosité limitant l’enracinement des plantes, la circulation de l’eau et de l’air.

Recours aux déchaumeurs à disques

Pour éviter les phénomènes de lissage, un premier passage avec un outil à disques crénelés s’avère le plus adapté. Comme les disques ne pénètrent que verticalement dans le sol et travaillent par arrachement (et non par découpe), ils évitent de générer une semelle. Pour éviter la compaction en bout de champ, les outils à disques permettant de faire demi-tour sur le rouleau présentent ici un réel avantage.

Utilisation de rouleaux couteaux

Dans le cas où la parcelle présente un couvert végétal dense ombrageant le sol de telle sorte qu’il ne puisse ressuyer correctement, il est pertinent de déchiqueter ce couvert afin de favoriser l’assèchement du sol.

Contrairement au broyeur plus gourmand en temps et en carburant, le rouleau couteaux trouve ici tout son sens en ajoutant également un léger effet fissurateur en surface.

Utilisation de socs étroits

Il est également possible de travailler ponctuellement plus en profondeur grâce à un déchaumeur à dents. La réalisation de plusieurs passages successifs contribuera par ailleurs à une meilleure aération du sol. Dans le cas d’un premier passage à une profondeur trop importante, on risque de remonter de trop grosses mottes à la surface et de créer des conditions défavorables à la préparation ultérieure du lit de semence.

Il est donc recommandé d’utiliser des outils à dents équipés de socs étroits et des écartements entre dents faibles.

Avec ou sans rouleau ? Quel type de rouleau privilégier ?

Plus la structure obtenue est grossière et moins le sol est rappuyé, plus on favorise l’évaporation de l’eau et le ressuyage du sol. Pour les terres à forte teneur en argile, il est pertinent de réaliser un travail sans reconsolidation. C’est ici que notre Finer tire son épingle du jeu, puisqu’il peut être tantôt équipé d’un rouleau tantôt de roues de support afin de s’adapter à ce type de conditions.

Une fois notre parcelle praticable et le broyage des cultures intermédiaires réalisé, on peut s‘atteler à la préparation classique du lit de semence. A ce sujet, les exigences spécifiques ont été détaillées dans nos deux précédents articles de blog dédiés à la préparation du lit de semence.

Pour créer un horizon de semis finement émietté et rappuyé, il est indispensable de préparer le lit de semence avec un outil équipé d’un rouleau.

Le choix du bon rouleau dépend ensuite, comme toujours, des spécificités du sol : Mon sol s’émiette-t-il facilement, a-t-il tendance à se tasser, est-il peu cohésif ou n’a-t-il qu’une portance limitée ? De plus, la profondeur de travail utilisée dans les opérations précédentes est un critère décisif pour le choix du rouleau.

Éléments de conclusion à retenir :

Les conditions particulièrement difficiles de cette année rendent les chantiers d’implantation des cultures de printemps plus complexes. L‘agriculteur qui attend trop longtemps, perd du potentiel de croissance végétative. Celui qui décide de sortir trop tôt aux champs et dans des conditions humides, encourt le risque de compacter le sol et donc d’engendrer des pertes de rendement. En optant pour la technique la plus adaptée, un passage supplémentaire représente encore peut être la solution la plus économique. Quelle que soit la stratégie utilisée, les conditions humides imposent d’opter pour des pneus larges avec les pressions de gonflage les plus faibles possibles (à ajuster d’après le barème du fabricant). De plus, les tracteurs légers et les outils semi-portés doivent être privilégiés.