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Destruction des couverts (2ème partie)

Dans la première partie de notre expérience, nous avons abordé les objectifs de la destruction des couverts végétaux. Nous avons classé les objectifs par priorité et nous avons mis en exergue le respect de la structure et l’assurance d’une destruction efficace du couvert, suivie par le travail de l’horizon superficiel et le maintien d’une humidité résiduelle. Ici, l'effet de mélange ainsi que le résultat optique en surface jouent un rôle secondaire dans notre évaluation.

Après le premier passage, les parcelles ont été laissées telles quelles pendant une semaine. Pendant cette période, les températures ont fluctué d'un peu moins de zéro la nuit à plus de 20 degrés pendant la journée. Il n'y a pas eu de précipitations et le vent, surtout en provenance de l'est, avec la faible humidité qui l'accompagne, a été excellent pour l’assèchement.

Lorsque nous étudions les résultats sur le terrain, sur quoi nous concentrons-nous ? Les cultures intermédiaires mono-espèces sélectionnent également une seule flore adventice. Lors de l'évaluation du travail du sol, nous devons toujours inclure la culture suivante. Le vieux colza ou les dicotylédones qui n’ont pas trop souffert du gel posent moins de problèmes pour le maïs à implanter en suivant que, par exemple, le ray-grass ou les plantes généralement monocotylédones. Nous les examinons donc de plus près et axons nos mesures d’abord sur ces espèces.

Faisons quelques pas sur la parcelle.

Les mauvaises herbes qui se trouvent en surface, aux racines desquelles peu de terre adhère et qui n'ont aucun contact avec les racines en dessous, sont sans exception desséchées et mortes.

Pour les mottes de racines coupées à plat, en particulier celles des graminées, la profondeur de la coupe est cruciale. Les racines qui ont été coupées trop profondément montrent une nette croissance au bout d'une semaine grâce à l'extrémité blanche des racines. Cela signifie que le feuillage qui se dessèche initialement est trompeur dans les premiers jours. Il est donc important de juger le résultat sur le terrain. En creusant, on peut aussi trouver des adventices ou des mauvaises herbes retournées dans le sol. Une période de dormance suffisamment longue est importante pour que ces dernières ne repoussent pas si le contact avec la lumière arrive rapidement. La patience est facile, mais difficile à maintenir dans la pratique... 

Plus le premier passage est superficiel, moins la destruction par recouvrement est important, plus le deuxième passage peut intervenir rapidement. Un premier passage trop profond produit de nombreuses mottes de racines avec beaucoup de terre adhérentes, qui sont difficiles à enlever par la suite car il n'y a pas de résistance à la découpe. Comme mesure d’intervention, un désherbage avec une herse après quelques jours permet d’assécher les plantes plus rapidement.  Même si cette phase est primordiale au printemps, la règle est la suivante : mieux vaut deux passages superficiels qu'un seul trop profond. En termes de coût et d'efficacité, deux passages de travail peu profonds ne prennent pas énormément de temps par rapport à un travail plus élaboré (par exemple, fraisage, labour) ou un travail en profondeur.
Une découpe superficielle limite non seulement les frais de carburant, mais aussi, est peu intrusive dans la vie du sol. Cela présente l'avantage d'épargner la faune, les vers de terre et les micro-organismes. Cependant, s'il subsiste un grand nombre de problèmes à résoudre : campagnols et vers fil de fer notamment (attention aux herbes !), il faut donc de toute façon prévoir un passage de travail plus profond.

Le fait qu'après la première découpe superficielle, un autre passage plus profond soit réalisé, a l'avantage que le sol se réchauffe aussi plus rapidement. Après une semaine de sédimentation, nous avons pu observer des différences significatives dans la température du sol. Plus la première passe de travail était profonde, plus la couche supérieure était lâche et plus cette zone se réchauffait rapidement. L'inconvénient : la zone réchauffée était plutôt sèche.

La seconde intervention, effectuée sept jours après, devrait mélanger un peu plus. La profondeur de travail est ajustée de manière à ce que la découpe soit légèrement en dessous du premier horizon de travail. On mélange ainsi les racines des adventices  asséchées en surface. De nouvelles herbes / herbes d'accompagnement, précédemment non coupées ou insuffisamment exposées, sont mises à découvert.

En résumé, voici ce qui prime pour nous :

- Aussi peu profond que possible, aussi profond que nécessaire.

- Vérification sur le terrain, la patience est de mise.

- La clé du succès réside dans une découpe sûre, sur toute la surface de chaque intervention appropriée.

La destruction mécanique des cultures intermédiaires ne pourra pas concurrencer la régulation chimique en termes de coûts, de temps de travail requis et de protection des sols. Toutefois, avec une technologie adaptée et un effort de gestion plus important, ce problème peut être bien maîtrisé.